VOYAGER SEUL
avantages et inconvénients
Partir seul, entre amis, en couple, en famille avec ou sans enfant ? En fonction de la manière qu’on choisit de voyager, l’aventure aura une tournure différente. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients. Dans cet article, je vais traiter de ce qui fait le plus peur : partir tout seul.
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Temps de lecture estimé : 7 minutes.
Jusqu’à maintenant, j’ai réalisé 2 voyages en solo. La première fois, c’était en 2017 pour aller de la Pologne jusqu’au Lac Baikal en Sibérie. La seconde, c’est en ce moment en Asie du Sud-Est.
Il y a différentes raisons qui peuvent motiver à partir seul plutôt qu’en groupe. Je me suis dit que j’allais faire un petit bilan illustré par des anecdotes.
Avantages
Liberté de mouvement
La première fois que je suis parti seul, c’est parce que tous mes copains étaient occupés. On était au beau milieu de l’année scolaire, tout le monde était à l’université et je voulais partir relativement longtemps, de 3 à 4 mois. Plutôt que d’attendre que quelqu’un soit disponible, j’ai préféré tenter le voyage solo.
Le gros avantage d’être seul, c’est la liberté. Tu peux faire ce que tu veux, quand tu veux. Si tu as envie de changer de lieux du jour au lendemain, tu peux. Pas de compte à rendre, personne à prévenir, tu es libre comme l’air.
Je n’invente rien en disant que c’est parfois très compliqué de se mettre d’accord à plusieurs et qu’il est impossible de satisfaire tout le monde dans un groupe.
Rencontres
Partir seul ne veut pas dire voyager seul. Avant de partir seul, on ne se rend pas compte à quel point il est aisé de faire de nouvelles rencontres en voyage. Alors qu’il peut être compliqué de s’adresser à un inconnu dans son quotidien, c’est le contraire en voyage solo, spécialement dans une destination populaire comme l’Asie du Sud-Est.
On rencontre d’ailleurs tellement de gens en permanence que ça peut devenir perturbant.
Anecdote
C’est à Vang Vieng au Laos que j’ai eu le sentiment d’être dépassé socialement. En seulement 7 jours, j’ai l’impression d’avoir échangé pendant au moins 10 minutes avec plus de 100 personnes.
Les journées étaient tellement relax et les soirées tellement intenses que tout le monde était d’humeur sociale. Aussi, les rencontres attirent les rencontres et en connaissant 5 personnes, on fait vite la connaissance de tous leurs amis. En une soirée, on est passé de 5 à 25 personnes.
La plupart des rencontres sont éphémères, de 1 à 3 jours je dirais. Pourtant, il arrive qu’on se lie d’amitié au point de vouloir faire un bout de chemin ensemble.
En 2017, j’avais passé 3 semaines avec Matus. Rencontré en Pologne à Gdansk, Mat m’avait avoué qu’il était passionné des avions. Son truc à lui, c’était de chercher les meilleurs deals sur internet pour voyage à moindre frais. Grâce à lui, j’étais allé à Stockholm avec un billet aller-retour à 50€ seulement. Comme on s’entendait bien et qu’il avait du temps, il était venu avec moi jusqu’en Lituanie. L’année suivante, Mat était venu me rendre visite à Valencia en Espagne pendant quelques jours durant mon semestre d’échange universitaire. Un vrai copain.
Quelques semaines plus tard, j’avais rencontré Kathrin en Russie (et non pas Catherine de Russie!) avec qui j’avais passé plusieurs semaines également. J’en parle dans mon article sur le Transsibérien. Le fait est que 6 ans plus tard, nous sommes toujours en contact.
Cette année, j’ai passé 2 mois et demi avec Nik, rencontré par hasard en Thaïlande. Les aléas de voyage ont fait que nous nous sommes retrouvés par hasard à Vang Vieng au Laos. Suite à ça, nous avons traversé ensemble tout le Vietnam du Nord au Sud puis le Cambodge d’Est en Ouest. De nature ultra sociale, j’ai pu faire la connaissance d’énormément de monde grâce à Nik.
Prise de confiance
Être seul, ça veut aussi dire qu’il faut tout gérer soi même. La logistique en voyage n’est pas le plus plaisant à organiser mais réussir à s’en sortir tout seul à 100% apporte de la satisfaction personnelle. Être autonome dans son pays d’origine et dans un quotidien bien rodé est une chose, le faire en voyage en est une autre.
Pour mon premier voyage, je voulais me prouver que j’étais capable. Je me doutais que je pouvais tout faire moi-même, mais rien de tel qu’une épreuve pratique pour se tester. Au final, on prend vite les mécanismes et on se rend compte qu’il n’y a rien de très sorcier.
Le smartphone a rendu le voyage très facile et réserver un hébergement et un moyen de transport au meilleur prix n’a jamais été aussi facile.
Anecdote
J’ai rencontré un couple de retraités Français en randonnée au Laos. Ils avaient +80 ans tous les 2 et nous avons pu échanger pendant une quinzaine de minutes. Avec beaucoup de respect, je leur ai fait part de mon admiration, en raison de leur âge.
Pour ce voyage, ils étaient passés par une agence pour s’occuper de l’organisation. Ils étaient d’ailleurs en compagnie d’une guide touristique Laotienne francophone. Ils n’allaient pas dans certaines villes car trouver un hébergement était compliqué. Au final, cela se fait en 1 minute sur Booking.com mais on ne peut pas leur reprocher de ne pas maitriser parfaitement internet et le smartphone à leur âge.
Ce couple de retraités m’a beaucoup inspiré. Cela prouve que, peu importe la méthode, quand on veut faire quelque chose, on trouve les moyens, même à +80 ans.
Inconvénients
Solitude
Le côté négatif d’être seul, c’est qu’on peut parfois ressentir la solitude. C’est très rare mais ça arrive. Étonnement ça m’est arrivé uniquement dans des grosses villes. La première fois était à Stockholm. J’avais le sentiment d’être noyé dans un flow de gens mais personne à qui parler. Tous les Suédois étaient pris par leur quotidien et je n’ai parlé à aucun d’entre eux.
J’avais eu une réflexion ce jour-là : les Hommes ont créé des villes et des capitales gigantesques pour vivre ensemble mais ne se calculent pas au quotidien. Comment c’est possible de se sentir seul dans la ville la plus peuplée de Suède ? Paradoxal.
La seconde fois, c’était à Bangkok où j’ai volontairement fait le test de ne parler à personne pour voir ce qui se passerait. Spoiler alert : il ne s’est rien passé. Je logeais dans une auberge pas du tout tourné vers le social, peu populaire, pas très intéressant.
Anecdote
Pendant ces 5 jours à Bangkok, j’ai eu très peu d’interactions sociales. Je m’en suis rendu compte une après-midi quand j’ai dit une phrase à haute voix à 16h et que je me suis rendu compte que j’avais la voix cassée (probablement à cause de la climatisation).
La conclusion, c’est que cette journée était tellement calme que je n’avais pas dit un mot jusqu’au milieu de l’après-midi !
Au final, ces expériences n’ont durées que quelques jours et dès que j’ai changé ma mentalité pour m’ouvrir aux autres, j’ai rencontré un tas de gens.
Manque de motivation
Un des côtés négatifs de voyager seul, c’est qu’il peut être difficile de se motiver à faire certaines activités. En général, je trouve que la dynamique de groupe aide à se bouger. On est plus enclin à faire certaines visites ou activités avec quelqu’un que seul.
Anecdote
J’ai toujours eu un peu peur de conduire un scooter. Par le passé j’ai systématiquement refusé les opportunités. Cependant, je sentais qu’il devenait de plus en plus nécessaire de savoir conduire pour visiter l’Asie. Ça ne veut pas dire qu’on doit tout faire en scooter, mais c’est bien d’avoir la possibilité.
En rencontrant Nik en Thaïlande, il m’explique que lui non plus n’a jamais conduit mais qu’il aimerait bien s’y mettre. Ni une ni deux, nous nous sommes motivés ensemble à louer notre premier scooter le jour suivant. L’objectif était juste de réaliser un court trajet, sur une route calme, pour prendre un peu confiance en nous. Finalement, cela m’a débloqué pour la suite du voyage. Je ne l’aurais JAMAIS fait seul. JAMAIS.
Faire face aux difficultés
Dernier petit problème qu’il faut mentionner : en cas de problème, accident, maladie, se sortir de l’embarras tout seul peut s’avérer difficile. Évidemment, il y aura toujours quelqu’un pour vous venir en aide en cas d’urgence, mais c’est rassurant d’être accompagné.
Bilan
Pour terminer, je ne pense pas que voyager seul soit fait pour tout le monde. Si vous êtes de nature très timide, il se peut que les moments de solitude soient pesant. Dans tous les cas, chacun devrait selon moi se lancer au moins une fois et tenter l’expérience. Vous n’avez pas grand chose à perdre mais tellement à apprendre sur vous et les autres.
Quand on rencontre les bonnes personnes (et on en rencontre forcément), l’aventure est tellement incroyable. D’ailleurs, la plupart des gens que je croise dans les auberges sont effectivement partis seuls mais se sont fait des amis en chemin. Les voyageurs solo dans les auberges de jeunesse représentent 82% des voyageurs selon une étude très sérieuse menée par mes soins (c’est faux). Serez-vous les prochains ?
Si tu as des questions ou des remarques, n’hésite pas à laisser un commentaire !