VIVRE À LONDRES
mon expérience
En 15 mois passés à Londres, j’ai tenté de « make the most of » la capitale Britannique. Dans cet article, je présente mes 4 choses favorites ainsi que 4 points négatifs à considérer avant de s’installer à Londres.
Temps de lecture estimé : 8 minutes.
Après 14 mois passés au Turkménistan, j’avais très envie de rentrer en Europe. Même si j’ai appris beaucoup de choses dans ce pays très peu connu, le choc culturel était trop fort pour moi.
Pourquoi Londres ?
En France, c’est à Paris qu’il y a le plus d’opportunités professionnelles mais y vivre ne m’attire pas. Dans mes critères de sélection, j’avais celui de parler une langue étrangère. J’ai eu l’occasion de découvrir le Russe et le Turkmène (ok, pas tant) l’année dernière. J’ai pris beaucoup de plaisir à être baigné dans une langue différente du Français, même si les débuts ont été difficiles. Ainsi, je voulais avoir la possibilité de parler une autre langue au quotidien. Être bien connecté à ma tendre Picardie était également un critère. Rentrer à la maison depuis le Turkménistan en cas d’urgence n’est pas chose aisée. Je voulais avoir la possibilité d’être proche de la Terre Promise Picarde.
Avec ces éléments pris en compte, j’ai cherché les villes étrangères proche de la France qui pouvaient m’intéresser. Etant allé 1 mois en Angleterre en 2014, j’ai été attiré par Londres, facilement accessible depuis la Picardie. Après quelques mois de recherche et de patience, mon futur emploi était trouvé, dans le centre de Londres. Bingo !
Dans cet article, je vais présenter selon moi les avantages et les inconvénients de vivre à Londres. C’est parti pour les « Pros & Cons ».
+ Pros
#1 La culture
La ville de Londres est très dynamique dans le domaine de la culture. On trouve des musées en tout genre, gratuits et répartis dans toute la ville. J’aime la peinture, et c’est ultra plaisant de pouvoir passer quelques heures dans certains des plus beaux musées du monde sur un coup de tête.
Il y a également bon nombre de comédies musicales, spectacles et concerts. Pendant des tournées mondiales, les plus grands artistes passent forcément par Londres. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de voir The Tallest Man On Earth pour la seconde fois. C’est un artiste peu connu mais il fait largement parti de mes préférés. Incroyable showman, je recommande d’aller le voir en concert. Je l’aime.
Anecdote
Un soir en me baladant seul dans Londres pour faire du lèche-vitrine de baskets hors de prix, j’entends une chanson familière dans la rue. Je vois un attroupement se former en bas d’un bâtiment voisin. Il s’avère que l’artiste Jack White de The White Stripes entame un concert depuis le balcon d’une maison de disque. Résultat : 30 minutes de plaisir partagé avec une foule de fans.
Un autre excellent souvenir, les concerts d’Adele et des Rolling Stones à l’occasion d’un festival dans Hyde Park. Chaque année a lieu un festival de musique dans le célèbre parc : le BST HYDE PARK. Les tickets sont prix d’assaut mais la musique est audible à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Ayant l’habitude de courir dans Hyde Park, je me pointe un soir d’été après le travail autour de 19h sans savoir ce qui m’attendait.
En sortant de mon appartement, j’entends la voix d’Adele raisonner au loin. En m’approchant du parc, j’en ai des frissons. La scène est belle : Hyde Park au moment de la Golden Hour, Adèle LIVE en fond et mes plus belles baskets de running aux pieds. Deux jours plus tard, je me mêle à la foule de fans attroupés derrière la barrière pour écouter les Rolling Stones cette fois-ci.
Dans quel monde peut-on aller écouter Mick Jagger live, gratuitement, un dimanche soir ? Les souvenirs de ce festival auquel je n’ai même pas assisté sont impérissables. Je pense que Londres est l’une des rares villes du monde à offrir ces opportunités.
#2 L’histoire
Le Royaume-Uni, ou même simplement l’Angleterre, est un vieux pays rempli d’histoire. Depuis la création du Royaume de Grande-Bretagne en 1707 à maintenant, le Royaume s’est développé à travers différents conflits. Empire colonial le plus puissant du monde à l’issu de la guerre de 7 ans remportée face à la France en 1756, il n’a cessé d’évoluer.
La place de la famille royale y est très importante. Les britanniques sont très attachés à ça. J’ai eu l’occasion de ressentir l’importance que la Reine avait à l’occasion de son Jubilee au mois de Juin 2022. Pendant quelques jours, la ville a vécu au rythme des événements liés au Jubilee. J’ai tout de même entendu un anglais dire « tout cet événement pour une femme que personne n’a jamais rencontré » alors que certaines routes étaient barrées et qu’il faisait un détour. Il n’a peut-être pas tort, mais je trouve tout de même beau l’attachement à la famille Royale en général. Par exemple, on trouve des mugs et tous autres produits dérivés à l’effigie de la famille royale dans toutes les boutiques de souvenirs. « Long Live the King » comme on dirait dans Game of Thrones.
#3 L’architecture
La longue histoire du royaume Britannique se ressent aussi dans l’architecture des bâtiments. Ce commentaire fonctionne aussi pour la France. Londres est une ville où différents styles d’architectures cohabitent : du bâtiment en pierre au building tout en verre, on trouve de tout et en abondance. La Skyline de gratte-ciels est magnifique depuis le point de vue de Primrose Hill ou Hampstead Heath.
Anecdote
Sachant que je n’allais pas rester longtemps à Londres car j’avais déjà prévu de voyager avant mes 30 ans, j’ai fait le choix d’habiter dans le centre de la ville pour vivre la meilleure expérience possible au détriment du prix du loyer. J’ai trouvé une chambre dans une colocation à 200m de Regent’s Park et de Primrose Hill et à moins de 2 km de Hyde Park. Cet emplacement était parfait pour la course à pied et j’alternais mes sorties entre Regent’s Park et Primrose Hill. J’ai eu l’occasion d’observer un des meilleurs levers de soleil de ma vie à Primrose Hill.
Aussi, je n’ai jamais manqué une occasion de monter sur la butte de Primrose pour admirer la skyline. Depuis ce point de vue, on peut voir tous les bâtiments les plus hauts de la capitale : The Shard, The Gherkin, The Walkie Talkie, The Cheesegrater et j’en passe. Incroyable.
Quand on se balade dans les rues, on ne peut pas rater les anciens bâtiments en pierre mélangés aux maisons en briques, typiques de Londres. Personnellement ça me plaît beaucoup et je trouve que l’équilibre et le mélange sont particulièrement bien gérés à Londres.
#4 L’anonymat
Quel plaisir merveilleux de pouvoir être qui tu veux. Dans les grandes villes, il y a tellement de gens que personne ne prête attention aux autres dans la rue. Londres est particulièrement réputée pour être une ville exubérante. Il suffit de se balader dans les quartiers de Camden ou de Brick Lane pour s’en rendre compte.
Si tu veux te teindre les cheveux en bleu et porter des vêtements à paillettes, personne ne te regardera de travers. Je peux vous garantir que si je fais ça dans mon village de 1000 habitants, les regards seront autrement plus insistants. J’aime cette liberté qu’offre l’anonymat dans les grandes villes. C’est à Londres que j’ai ressenti ce sentiment le plus fort. On croise des gens chelous tous les jours et ça en devient normal.
Maintenant qu’on a vu les bons côtés de vivre à Londres, place aux inconvénients. Malheureusement, il y en a aussi.
– Cons
#1 Le Brexit
Pas de leçon de politique internationale ici, simplement un bref rappel des faits pour expliquer ma situation en arrivant au Royaume-Uni :
Les Britanniques ayant décidés de se retirer de l’Union Européenne, un bon nombre de domaines ont été bousculés par ce changement. L’un d’eux, c’est la nécessité pour les citoyens de l’UE de posséder un visa de travail pour venir travailler au UK, prenant effet au 1er janvier 2021. C’est nouveau, donc le système n’est pas rodé au moment où je dois m’y rendre. Mon contrat devait commencer le 4 janvier 2021, je ne foulerai pas le royaume avant le mois de mai…
Depuis le Brexit, il faut posséder un passeport pour pouvoir se rendre sur le territoire britannique, même pour un court séjour touristique. Il y a pire dans la vie, mais ça reste pénible.
#2 Les accents (trop forts)
« by order of the f* Peaky Blinders », si t’as regardé en VO, tu te dis que c’est du cinéma donc un peu surjoué. Non. Objectivement, j’ai toujours aimé l’anglais, je pratique régulièrement depuis 10 ans, que ça soit en regardant des vidéos de NBA, à travers la musique ou en voyage. J’ai pourtant mis 6 mois à comprendre l’accent de certains de mes collègues et amis British.
Pour couronner le tout, l’accent de Kent est très différent de celui de Birmingham, lui même différent de New Castle… Honnêtement, je ne pensais pas être surpris par quelque chose d’aussi prévisible.
Anecdote
En 2014, je réalise mon premier voyage en Angleterre avec Rémi. Cet été là, j’ai la première discussion de ma vie avec un « native speaker » : une Australienne. Je m’en souviens car je me suis fait la réflexion pendant la conversation que c’était la première fois que ça m’arrivait. Ce jour là, j’ai eu l’impression de débloquer une nouvelle compétence utile, voire essentielle, de ma vie.
Quelques jours après ça, dans une auberge à Manchester avec Rémi, on entend un groupe de touristes discuter dans la pièce commune. De prime abord, je suis convaincu qu’ils sont allemands. Au bout de plusieurs minutes, je réalise que je comprends quelques mots d’anglais dans certaines phrases et je tends l’oreille.
Je ne parle pas très bien à l’époque alors je dois me concentrer pour comprendre la conversation. Malgré mes efforts pour tenter de cerner le sujet, je ne comprends rien. Ce soir là, j’ai découvert le vrai accent écossais. S’il fallait le décrire, je dirais de l’allemand avec les R roulés. Un cauchemar pour nous autres les mangeurs d’escargots.
#3 Le coût de la vie
Même chose que les accents, oui c’est prévisible, oui ça reste un problème quand même.
Alors soyons clairs, on a toujours le choix, on peut toujours vivre simplement, rester chez soi et ne pas dépenser beaucoup d’argent, mais dans ce cas je ne vois pas l’intérêt de vivre dans Londres. Dans mon cas, je savais que je venais pour une durée déterminée, entre 1 et 2 ans, et je ne voulais pas regretter mon expérience. Du coup, j’ai choisi de vivre dans le centre, à 10 minutes à pied de mon travail, pour ne pas perdre de temps dans les transports et pour être à proximité de beaucoup d’activités. Je me déplaçais à pied et à vélo 80% du temps et je voulais être en mesure de dire « ok je suis là dans 30 minutes » en toutes circonstances.
Mais dans le centre, les loyers sont chers et les tentations sont grandes : 1000€ par mois pour une très petite chambre dans une collocation, des cafés à 4/5€, des entrées en boîte de 15 à 30€, des possibilités de pinter dans les pubs à tous les coins de rue, des magasins plus qu’il n’en faut et j’en passe. Les petites dépenses s’accumulent vite. À la campagne, quand on veut des sushis on planifie, en ville on les commande. Bref, à la longue, je me suis rendu compte que je travaillais +50h chaque semaine mais qu’il ne restait pas grand chose à la fin du mois. Stupide.
Mon raisonnement juste avant de démissionner était le suivant : à la maison en France, je ne paie pas de loyer, je ne mange pas des Sushis à £18,90 le dimanche soir devant Netflix, je ne vais pas au pub 3 fois par semaine après ma journée de travail, je ne bois pas pour 150£ d’alcool chaque week-end. Si je ne dépense pas tant d’argent, je n’ai pas besoin de travailler autant.
#4 La météo
Oh les gars, j’ai grandi dans le nord de la France et je suis un Picard très fier, mais même moi j’ai été surpris par la météo Anglaise. Je ne savais même pas qu’il pouvait pleuvoir autant au mois de mai. « Fais ce qu’il te plait » sauf si c’est en extérieur ouais ! En vrai je ne vais pas m’éterniser, mais à part de Juin à Septembre, le reste de l’année est franchement maussade.
Une de mes premières missions au travail sur le chantier, c’était de limiter les infiltrations d’eau dans le bâtiment. Mois de mai 2021 dégueulasse, je ne l’oublierai jamais. JAMAIS. On peut réellement vivre les 4 saisons dans une même journée mais, même si cela fait un bon pitch de film à l’eau de rose, ce n’est pas fun. Si vous prévoyez d’aller vivre à Londres, vous êtes prévenus.
Bilan
Ainsi, après 15 mois fantastiques passés à Londres, à travailler comme un acharné et à sortir beaucoup, j’ai décidé de partir vers d’autres horizons. Un de mes rêves d’ado était de vivre à New-York pendant une courte période. En allant à Londres, j’ai l’impression d’avoir réalisé la version européenne.
Big up à tous mes collègues et amis. Cheers mates.
Si tu as des questions ou des remarques, n’hésite pas à laisser un commentaire !