tE ARAROA
un point sur le matériel
Le matériel qu’il faut emporter avec soi pour un long voyage doit être nécessaire mais sans extra. Cela peut devenir un vrai casse-tête de choisir. Dans cet article, je vous présente mes choix pour le Te Araroa en 60 jours.
Temps de lecture estimé : 7 minutes.
Le Te Araroa, c’est quoi ?
Le Te Araroa ou TA est une randonnée qui traverse la Nouvelle-Zélande du Nord au Sud. Il permet de rallier Cape Reinga à Bluff. La plupart du trajet se fait à pied et il y a également possibilité de passer quelques rivières en kayak. La distance sur l’île du Nord est de 1700km pour 1300km au Sud. Pour aller d’une île à l’autre, il suffit de prendre un ferry. Il s’agit de ce qu’on appelle un « thru hike », une longue randonnée qui va d’un point A à un point B : une traversée.
Le trajet traverse toutes sortes d’environnement : forêts, champs, villes, rivières, sommets de montagnes, même des volcans ! Il y en a pour tous les goûts. Le record de vitesse chez les hommes est détenu par George Henderson en 49 jours et 14 heures. Chez les femmes, c’est Brooke Thomas qui a été la plus rapide en 57 jours et 13 heures.
La logistique
Un très gros morceau quand on se lance pour 3000km. Un sujet qui me passionne personnellement, c’est le matériel. J’aime faire mes recherches, comparer les articles, les marques, les avis, pour trouver la meilleure combinaison. Pour couvrir la distance en 2 mois, il faut aller vite tout en restant autonome. Alors que je n’avais rien acheté de nouveau pour faire le GR20 en Corse l’an passé, cette fois j’ai fait tout le contraire : j’ai renouvelé tout mon matériel de camping. La difficulté est déjà assez grande pour en plus se rajouter des galères avec un matériel inadapté.
Quand on se penche sur du matériel technique en général, il y a 3 variables :
- Légèreté
- Volume
- Prix
On trouve toujours du matériel bon marché, mais il n’est généralement pas de bonne qualité, gros et lourd. Plus on veut réduire le poids et le volume, plus on doit payer. Cette fois-ci, j’ai voulu faire simple : je veux ce qu’il y a de mieux, peu importe le prix (ou presque).
NOTE
Note TRÈS IMPORTANTE pour nous les Français : il n’y a PAS de DÉCATHLON en Nouvelle-Zélande. Il faut s’en remettre aux enseignes locales. Les plus populaires sont KATHMANDU, MACPAC, BIVOUAC OUTDOOR ou encore LIVING SIMPLY. Mon avis, on trouve tout ce qu’on veut mais c’est un peu plus cher pour la même qualité.
Le sac à dos
La pièce maîtresse d’une bonne randonnée : le sac à dos. Alors que j’ai fait erreur de partir 10 jours sur le GR20 avec un sac à dos créé pour la ville, j’ai fait mes recherches cette année. Je souhaitais trouver un sac léger, avec la possibilité d’avoir des flasques d’hydratation à l’avant comme les sacs de trail. Il s’avère que les génies de chez SALOMON ont créé ce modèle. C’est le XA, qui existe en 25L et en 35L. Après mûre réflexion, je me suis dit qu’il valait mieux avoir un sac trop grand qu’on peut compresser qu’un sac trop petit et j’ai pris le modèle de 35L. C’est un roll-top avec un tissu étanche, j’espère qu’il tiendra le choc.
Pas de tente (?!)
Pour ce qui est du sommeil, je me suis posé un milliard de question. Déjà, tente ou pas tente ? Une tente c’est bien, mais ça pèse 1kg minimum. Avec Alex, on a voulu optimiser le poids au maximum et éviter la tente. Pour cela on a opté pour un Bivy : un sur-sac de couchage étanche. J’avais déjà fait le test avec un modèle de chez DÉCATHLON et j’avais adoré le concept. Le problème, c’est que ce n’est pas aussi étanche qu’une tente. Du coup, j’ai pris la décision d’acheter un tarp supplémentaire en cas de mauvais temps. La Nouvelle-Zélande est très pluvieuse, même l’été.
Ça me fait 990g pour le combo Tarp+Bivy et ça a le mérite d’être polyvalent. J’ai trouvé le Bivy localement alors que j’ai demandé à mon ami Mickaël de me ramener un tarp de chez DÉCATHLON pendant ses vacances en Nouvelle-Zélande. L’avantage de ce tarp, c’est qu’on peut le monter avec des bâtons de randonnée, que j’emporte avec moi. Au final, je pourrais me passer du Bivy et n’utiliser que le Tarp. Je verrai à l’usage.
Sommeil
Autre objet, le matelas. Je possède déjà un matelas en France mais il a un petit défaut : il est long à dégonfler. C’est d’ailleurs son seul défaut. Cette fois-ci, j’ai voulu investir dans un modèle plus récent pour comparer. Après moult tergiversations, j’ai tranché : nous allons passer beaucoup de nuits dehors et la récupération est PRIMORDIALE. J’ai opté pour un matelas isolant et épais mais toujours léger de la marque SEATOSUMMIT. Il n’est pas très compacte mais il faut choisir sa bataille. J’ai choisi le confort.
Enfin, pour sac de couchage, j’ai également fait des recherches pendant des heures. Depuis plusieurs années, je possède un duvet DÉCATHLON léger et compact mais pas chaud. Par le passé, j’ai eu froid plusieurs fois pendant mes nuits de camping. Cette fois-ci, plus question de grelotter. J’ai cassé ma tirelire et j’espère ne pas le regretter, car j’ai pris un duvet avec une température de confort de 5°C, ultra léger et compact. Encore une fois, c’est un SEATOSUMMIT
Electronique
Pour l’électronique, c’est assez simple. Une montre pour enregistrer les activités comme un bon Strava addict que je suis. Un téléphone portable pour la communication mais surtout pour le repérage. Une lampe frontale pour le soir, même si en été on a de la marge. Une batterie externe pour alimenter toute la petite famille. Enfin, des écouteurs pour se distraire. Je possède déjà la panoplie.
Dernier objet électronique et non des moindres : la balise GPS personnelle pour contacter les secours en cas d’urgence. Eh oui, comment contactes-tu les secours dans un endroit reculé, sans réseau ? Il existe différents modèles et marques de balises GPS, plus ou moins chères et sophistiquées. Elles sont conçues pour les grandes aventures en mer ou sur terre. J’ai longuement hésité à en prendre une ou pas. Finalement je me suis dit que c’était comme une assurance. C’est cher, tu ne t’en sers jamais mais dès que t’as un pépin, tu es content d’avoir été prévoyant. Une fois la décision prise, je me suis renseigné sur les modèles, neuf et d’occasion. Garmin propose des balises ultra compactes mais nécessitant un abonnement mensuel ou annuel payant. J’ai finalement opté pour un modèle neuf, ultra compact et très simple d’utilisation : un seul bouton pour envoyer un signal de détresse.
Vêtements haut du corps
Pour me protéger du soleil au visage mais aussi dans le cou, j’ai souhaité avoir un chapeau avec un style sympa. Pas une casquette ou un chapeau classique. Ainsi, je me suis orienté vers un chapeau Stussy vu dans un magasin de skateboard à Wellington. Le mot d’ordre : swag. Ensuite, j’emmène toujours mes 2 tours de cou pour le soleil et le froid. Léger, pratique, polyvalents, un peu porte-bonheur.
Pour la veste de pluie, j’ai longtemps hésité entre utiliser la veste que je posséde déjà, un peu lourde mais étanche ou investir dans une veste de trail ultra compact. En me renseignant sur différents produits, je suis arrivé à la conclusion qu’aucune veste ultra compacte n’était aussi étanche que mon manteau. Or je me suis retrouvé bloqué dans une tempête l’an passé avec Guillaume au GR20 et je n’étais pas rassuré. J’ai choisi l’option plus lourde mais plus efficace pour cette raison.
Pour les vêtements chauds, j’ai hésité entre une polaire et une doudoune. Les deux ont le même intérêt mais des caractéristiques différentes. Au final, j’emmène une micro doudoune UNIQLO, plus légere et compacte que ma polaire à capuche.
Niveau t-shirt, c’est très simple, droit à l’essentiel. Je pars avec un t-shirt à manches longues en laine de mérinos, un t-shirt à manches longues Nike de sport et un t-shirt à manches courtes de course à pied. Ça me semble être assez polyvalent et suffisant pour avoir le temps de les laver au fur et à mesure. Généralement, je randonne en manches longues pour me protéger du soleil.
Vêtements bas du corps
Pour couvrir mes petites jambes, je prends un pantalon de randonnée qui fait également short. Dans une cour de récréation, c’est la honte de porter ça mais dans la nature c’est exceptionnel. J’emmène également un short de course à pied et un jogging pour le soir.
En sous-vêtements, j’emporte avec moi 3 paires de chaussettes en laine de mérinos de la marque INJIJI. Leur particularité, elles ont les orteils séparés. Je fais ce choix pour 3 raisons :
- la laine de mérinos sèche vite et ne sent pas trop mauvais
- les chaussettes sont colorées et jolies
- le fait d’avoir les orteils séparés évite les ampoules
Je prends également 3 caleçons. J’aurais aimé les avoir en laine de mérinos également mais je n’ai pas trouvé mon bonheur dans Auckland. C’est du détail, ça devrait aller quand même. Pour finir, j’emporte une paire de gants légers.
Liste de vêtements
Hygiène et santé
Je pensais pouvoir me contenter d’une brosse à dents et d’un dentifrice mais c’est finalement la section qui comporte le plus de petits objets. Pour cette rubrique, je préfère être sage et prévoyant plutôt que de manquer. Je considère que ces petits produits peuvent facilement rendre la vie plus agréable.
Par expérience, il existe 4 grands ennemis lors d’une randonnée : 1-la transpiration, 2-le soleil, 3-les moustiques et 4-les ampoules. Ainsi, je me suis équipé pour lutter contre ces 4 agresseurs.
Alimentation et hydratation
Le gros sujet logistique de cette aventure réside dans l’alimentation et l’hydratation. Il faut pouvoir être autonome en nourriture sur plusieurs jours ainsi que boire de l’eau n’importe où. Pour la nourriture, nous aurons au maximum 4 jours de vivre sur nous. Cela va être du pain, des nouilles chinoises, de la semoule et tout ce qu’on trouvera. L’avantage de la nourriture déshydratée, c’est la légèreté, une nouvelle fois. Il suffit d’y ajouter de l’eau chaude et c’est prêt. Niveau hydratation, on devra remplir nos flasques dans les rivières en dehors des villes. Pour cela, j’ai trouvé une tétine de gourde filtrante chez SALOMON. En plus, en cas d’eau très douteuse, j’ai pris des pastilles de traitement d’eau pour éviter les déconvenues digestives.
Choix des chaussures
Pour le trail WUU2K à Wellington, j’avais testé les ASICS Trabuco 11, un modèle populaire en Nouvelle-Zélande que je n’avais pas encore essayé. Pour le trail à Taupo, j’avais en tête d’utiliser un modèle qu’on ne présente plus : les HOKA Speedgoat 5.
Peu convaincu lors de mes premières sorties par les HOKA, j’ai décidé de les mettre à l’épreuve lors d’un week-end de randonnée sur l’île de Waiheke où j’ai testé tout mon matériel. Malheureusement, je suis revenu avec 2 énormes ampoules à chaque petit orteil. La faute à une chaussure trop étroite au niveau des orteils.
Suite à cette mésaventure, je fais le choix partir avec mes ASICS Trabuco, qui ont maintenant +1200 km dans la tête. J’envisage de les changer à Auckland après 600 km puis à Wellington après 1150 km de plus. Je reprendrai le même modèle si l’expérience est bonne.
Bilan
Au final, tout ceci fait un paquet de petites choses à emporter avec soi. On peut toujours réduire, oui c’est vrai. Mais je préfère emporter un tout petit peu trop et m’en débarrasser en cours de route que ne pas avoir prévu quelque chose d’essentiel et regretter à la première difficulté.
Cet article est le dernier avant le départ. N’hésitez pas à suivre l’aventure sur Instagram et Strava où je tenterai d’être actif. Bisous
Si tu as des questions ou des remarques, n’hésite pas à laisser un commentaire !