S’ENTRAINER EN VOYAGE
c’est possible !
Une seule semaine d’entrainement vous manque et tout est dépeuplé. Cette citation est de moi. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut continuer de s’entrainer en toutes circonstances, même en voyage. Oui, l’entrainement en voyage est possible et voici mes conseils.
Temps de lecture estimé : 7 minutes.
Dans 3 semaines, je participerai au marathon de Wellington en Nouvelle-Zélande. Ça sera mon 5ème et cette fois-ci j’ai des ambitions : je veux accrocher un podium ! Je le dis à qui veut l’entendre, comme ça je ne peux plus me défiler.
De la même manière que pour mes 2 derniers marathons, je me suis concocté un plan d’entraînement en amont. Le but : être le meilleur possible le jour-J. Après plusieurs semaines de coupure suite à l’Amazean Jungle Trail, j’avais perdu une bonne partie de ma forme. Pour voir où je me situais, j’ai participé à un semi-marathon à Hanoï. Résultat encourageant : 1h20 sans entraînement spécifique.
Je n’avais que 10 semaines, c’est court pour préparer un marathon mais quand on veut on peut (vraiment ? oui). Un délai si court signifie qu’il faut se mettre au boulot tout de suite. Ça demande de la discipline, surtout en voyage. Je fais face à 2 problèmes principaux : les conditions climatiques et le fait de changer de lieux tous les 3-4 jours.
Les conditions climatiques
J’ai passé le mois d’avril au Vietnam, la première moitié du mois de mai au Cambodge et la seconde en Indonésie. À cette période de l’année, il ne pleut quasiment jamais en Asie du Sud-Est, les températures vont de 25 à 35 degrés Celsius et l’humidité dépasse les 80%. Courir dans ces conditions n’est pas insurmontable mais il faut s’organiser.
Pour faire simple, je courrais uniquement le matin au lever du soleil entre 6 et 7h ou en fin d’après-midi pour le coucher entre 17 et 18h. Ça permet d’éviter les grosses chaleurs de la journée et surtout ça laisse du temps pour se reposer et faire des activités touristiques pendant la journée. Se lever à 5h45 quand on ne travaille pas n’est pas toujours plaisant, mais en ayant un objectif en tête, on réussit à se motiver. En l’occurrence, je me suis mis en tête de faire de mon mieux pour tenter d’accrocher un podium donc je ne peux pas me permettre zapper de séances.
Anecdote
Pour le fun et parce que je n’avais pas d’autres choix ce jour là si je voulais courir, j’ai entrepris un run en pleine après-midi sous 35 degrés en plein soleil. Seulement 5 kilomètres, en compagnie de mon compagnon de voyage Nik.
En 30 minutes, on a bu 1L chacun et le pauvre a failli s’écrouler sur la plage. Cette courte sortie m’a bien rappelé pourquoi je me levais à 6h du matin pour m’entrainer. Ce jour là, on s’est juré avec Nik de ne jamais recommencer.
De manière générale, je finissais tous mes runs dans un sale état. J’étais complètement trempé, je pouvais essorer t-shirt et short. Pour compenser les pertes hydriques, je prenais systématiquement une gourde de 500ml à la main. Pour les sorties longues, je prenais de l’argent pour acheter de l’eau et du Coca-Cola pendant les séances. Il m’est arrivé de boire jusqu’à 3L sur une sortie de 2h. À titre de comparaison, je fais des run de 15km à jeun et sans gourde quand je suis à la maison.
L’inconvénient principal de la météo en Asie du Sud-Est, c’est qu’il reste très compliqué de faire des bonnes séances de QUALITÉ car même à 7h du matin, il fait 25 degrés ou plus. De ce fait on est vite en sur régime et il faut adapter les allures. Même si cette formidable machine qu’est le corps humain s’adapte à la chaleur, courir sous 25+ degrés n’est pas pareil que quand il fait 15 et moins.
Les parcours
Autre point un peu embêtant quand on n’est pas chez soi : les parcours. Personnellement, j’adore avoir mes petites habitudes. En fonction de là où je vis et le type de séance que je veux réaliser, je tourne avec 3-4 circuits. Quand on n’est pas chez soi, il faut en permanence chercher où aller.
En ville, on veut éviter la circulation et trouver des chemins calmes. Il y a des milliards de scooters dans les grandes villes, qui roulent même sur les trottoirs (quand il y en a). À la plage, on veut éviter les touristes et le sable mou dans lequel tu t’enfonces et qui rempli tes baskets. Il faut dans tous les cas que ça soit accessible à pied, safe et si possible joli ! En Asie du Sud Est, on peut dire qu’ils ne sont pas les champions du monde du trottoir…
Conseils pour trouver un tracé
J’utilise différentes méthodes combinées pour trouver les meilleurs parcours. En général, je commence par une simple recherche Google :
« Running in *destination* ». 80% du temps, on trouve un article de blog qui parle du sujet. Ça donne une idée, en fonction de là où on est logé. Ensuite, je me rends sur l’application de sport Strava. Grâce à l’abonnement Premium (que beaucoup de mes copains ont, je vois de plus en plus de petits badges bleus), on peut voir tous les segments autour de soi crées par les coureurs et demander à l’appli de nous proposer des trajets. En général, je me focalise sur les segments de plus de 5km de long, ça veut dire que le chemin est praticable au moins sur une distance correcte. Quand je ne suis vraiment pas sûr de la qualité du chemin, je jette un œil au Google Streetview pour confirmer qu’il y a un accès piéton.
Anecdote
À Auckland en Nouvelle-Zélande où je me trouve au moment de la rédaction de ce post, il y a un joli segment qui traverse le Auckland Harbour Bridge. Sauf que quand on cherche un petit peu, on voit qu’il s’agit d’un pont routier uniquement. L’accès est fermé aux voitures pour des courses que très rarement.
En revanche, on peut trouver un long segment qui relie le centre ville à la péninsule de Te Atatu en longeant l’autoroute est c’est très pratique pour faire une sortie longue avec de l’allure marathon ! En plus, les petits quartiers résidentiels de la péninsule sont magnifiques. Tellement parfaits que ça m’a fait penser au film The Truman Show avec Jim Carrey. Voilà.
S’adapter au lieu
En fonction de là où on se trouve, il faut pouvoir s’adapter à l’environnement. Peu importe ce qu’on prépare comme course, on peut toujours adapter un entraînement.
Ainsi, je me suis retrouvé à faire le hamster dans une colline pour faire du dénivelé positif avec 2 compères, sur une petite île déserte en Indonésie. À défaut de faire une séance de VMA sur une belle piste en tartan, j’ai réalisé une séance de vitesse en faisant des lignes droites sur un long trottoir de 150m à Da Nang au Vietnam.
Pour optimiser mon temps et mélanger activité physique et activité touristique, je me suis rendu sur des points de vues populaires en courant. On a fait ça en Cappadoce en Turquie avec mon ami Thomas quand je préparais le marathon de Valencia et je l’ai aussi fait à Vang Vieng au Laos, en vue du Tay Ho Half-Marathon.
En Thaïlande sur l’île de Koh Phangan, j’ai du me résoudre à courir sur le bord de la route pour réaliser une sortie longue. C’était le seul moyen d’avoir une route en bon état sur une longue distance. Pour rendre la sortie un peu intéressante, je suis allé jusqu’à la plage de la full moon party, mondialement connue (je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs).
Des exemples comme ça, je peux en trouver des dizaines. La conclusion, c’est que peu importe où on se trouve, il y a toujours possibilité d’aller courir ou de faire une activité physique.
Bilan
Si on se donne les moyens, il y a toujours moyen de continuer à s’entraîner malgré un voyage ou un déplacement professionnel. Cela demande de l’organisation et de la volonté. Ce n’est pas aussi pratique qu’avec les habitudes de la maison, certes. Pour autant, c’est un bon moyen pour visiter un lieu et voir de nouvelles choses.
On regrette plus souvent de ne pas être allé courir que d’y être allé. Bon courage.
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