LA MOTIVATION DANS LE SPORT
mon exemple avec le running
Garder la motivation à s’entrainer toute l’année, par tous les temps, n’est pas mince affaire. Dans cet article, j’expose mes conseils en prenant exemple sur mon sport : la course à pied.
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Les excuses
Rester motivé à s’entraîner toute l’année, ce n’est pas toujours facile. Entre le travail, les enfants, les repas du dimanche chez les beaux-parents et les soirées Netflix, le sport n’est pas toujours une priorité.
On a tendance à toujours se trouver de bonnes excuses de ne pas aller s’entraîner :
Une bonne raison
Le meilleur moyen de ne pas perdre son envie, c’est d’avoir une vraie bonne raison profonde de le faire. Ça peut être de perdre du poids, avoir un summer-body parfait, se sentir bien, impressionner les collègues à la machine à café, l’envie de performance, l’égo. Les coureurs de la communauté « Tempo Run Club » sur les réseaux sociaux aiment dire : « TU SAIS POURQUOI TU L’FAIS ! »
Une des raisons qui m’ont poussées à commencer la course à pied est que c’était plus pratique de s’entraîner que quand je jouais au basket : pas d’horaires fixes et possibilité de le faire seul en partant de chez soi. Une autre raison est que je voulais pouvoir être compétitif sans dépendre des autres. L’avantage d’un sport individuel, c’est qu’on ne peut s’en prendre qu’à soi-même en cas d’échec.
Avec le temps, mes motivations ont évoluées. Sur les longues distances, j’ai voulu repousser mes limites pour voir de quoi j’étais capable : moi contre moi-même. Avec le temps, j’ai acquis un statut de « coureur » auprès de mes amis. Ça m’a plu et j’ai souhaité garder cette légère avance que j’avais par rapport à mes camarades qui faisaient le même sport. Mon ego avait décrété que je devais rester le meilleur. En progressant, j’ai commencé à faire des meilleurs classements.
La santé physique et mentale
En 2022, j’ai gagné mon premier 10km, avec un chrono dérisoire mais le résultat était là. Maintenant, je veux me mesurer à d’autres athlètes et pas seulement mes amis : je veux être compétitif. En allant de la course sur route vers le trail, je veux à la fois me dépasser ET me mesurer aux autres. Mon truc, c’est de dire à tout le monde mes attentes élevées. Une fois que c’est annoncé, on ne peut plus se défiler. L’égo n’aime pas passer pour un gros nul.
Enfin, la dernière chose qui me motive à rester toujours en forme, c’est la volonté d’être prêt à réaliser n’importe quelle activité physique en toute circonstances. Si on me propose une grosse sortie vélo ou une rando, je veux être en mesure de dire oui.
Anecdote
En 2019, j’étais en attente de mon visa de travail pour partir travailler au Turkménistan. Ce visa a mis plus de 3 mois à arriver et pendant ce temps j’attendais sagement à la maison. Je faisais du sport quotidiennement mais sans objectif car je n’avais pas de visibilité sur mon avenir.
Finalement, je me suis rendu compte que j’avais la possibilité de m’inscrire au marathon de Reims 3 semaines avant la course. Comme j’étais en bonne condition physique, je n’ai pas hésité. Je me suis préparé un mini-plan d’entraînement pour booster ma forme avant la course et choisir un objectif chronométrique approprié.
Je me mets en tête de tenter 2h59’59. Après une bonne course et un calcul mental approximatif en fin de course, je termine en 3h00’12. Rappel : un marathon c’est 42,195 km, il ne faut pas oublier les derniers 200m !
Un objectif précis
S’entraîner sans avoir d’échéance est quasiment impossible pour beaucoup d’entre nous. Ce qui me motive le plus, c’est d’avoir des objectifs en vue. Pour ça, depuis plusieurs années je me fixe un objectif à long terme chaque année. Ça peut-être un marathon, un trail, un triathlon longue distance.
Mes objectifs annuels depuis 2015 :
À chaque fois, je commence à y penser plusieurs mois à l’avance. Parfois je m’inscris plus de 6 mois avant. Une fois l’inscription réalisée, on n’a plus le choix. Surtout que ca coûte souvent très cher.
Les objectifs intermédiaires
L’inconvénient quand l’échéance est trop loin, c’est qu’on peut se décourager ou simplement se dire qu’on a encore le temps avant de s’y mettre à fond. La solution, c’est de se fixer des objectifs intermédiaires moins importants. De ce fait, on ne se focalise plus uniquement sur le gros projet mais sur les petits qui viennent au fur et à mesure.
Prenons mon exemple du trail de 160km en 2024. Mon rêve ultime serait de faire l’UTMB 2024 début Septembre dans le but de faire une bonne performance. C’est dans un an et demi ! Du coup, je me suis fixé plein d’autres défis intermédiaires.
Planning jusqu’à Septembre 2024 :
- Février 2023 – J’ai commencé par l’Amazean Trail de 60km en Thaïlande,
- Avril 2023 – puis un semi-marathon à Hanoï après ma coupure.
- Juin 2023 – Je me suis mis en tête de faire mon premier podium sur un marathon à Wellington en Nouvelle-Zelande. En partant sur une préparation marathon, je travaille ma vitesse. En plus, le podium reçoit un petit chèque, ça motive d’autant plus.
- Octobre 2023 – J’aimerais performer sur un 100km avec peu de dénivelé à Taupo en Nouvelle-Zélande. De ce fait, ce n’est pas une mauvaise idée de faire un marathon sur route 4 mois avant. Je peux travailler ma vitesse avant de me focaliser sur l’endurance.
- Février 2024 – Pour la grosse course suivante, j’aimerais réaliser mon premier 100 miles : l’Ultra trail de Tarawera en Nouvelle-Zelande. L’idée avec cette course, c’est de faire un premier trail de 160km pour engranger de l’expérience avant de vouloir performer. Des courses de +20h, ça ne s’improvise pas.
Du réalisme et une pointe de rêve
Se fixer des objectifs ça marche, mais ils doivent rester réalisables. Je ne vais pas viser la qualification aux Jeux Olympiques si je ne sais pas encore courir 5km. Cependant, je trouve ça motivant de garder un peu de rêve dans un projet : DREAM BIG
Si on a en tête un objectif trop accessible, on n’a pas besoin de trop se bouger pour y arriver. Si on vise trop haut, on peut se décourager rapidement. Ce qui fonctionne pour moi, c’est viser loin, à la limite de ma portée. Dans ce cas, j’ai besoin de me surpasser à l’entraînement sous peine de vivre une expérience horrible le jour-J. Je ne peux pas me permettre de zapper trop de séances sinon toute la préparation est affectée. Du coup, quand le réveil sonne à 6h du matin, il faut se bouger les fesses.
L’exemple le plus marquant est mon objectif de 2h30 au marathon. C’est ce que je visais à Paris puis à Valence en 2022. On m’a regardé en souriant quand je l’ai annoncé à d’autres coureurs. Au final, en faisant 2h32, je n’ai pas encore réussi mais je ne vois pas ça comme un échec. Je considère que j’ai atteint le meilleur résultat possible avec le temps que j’avais.
Être bien entouré
Comment parler de motivation au quotidien sans parler de l’impact de l’entourage. Côtoyer et vivre avec des gens qui comprennent l’importance d’avoir une passion est essentiel dans la réussite de tout sportif. Le soutien psychologique joue une énorme part.
Sans ça, c’est très facile de se détourner de ses priorités. Personnellement, je ne suis pas le plus difficile à convaincre pour faire la fête. Je me sers d’ailleurs de la course à pied comme bonne excuse pour ne pas sortir et rester focus. Quand je suis à la maison, mes parents sont compréhensifs. Ils m’ont accompagnés sur des courses importantes comme mon premier semi-marathon ou mon premier half-Ironman au Luxembourg. Avoir un groupe d’entrainement est une excellente solution pour créer des habitudes, même si je m’entraine seul personnellement, pour la flexibilité que cela apporte.
Bilan
Au final, ce qui marche le mieux pour rester motivé toute l’année c’est :
Pour approfondir sur ce sujet, je ne peux que vous encourager à écouter le podcast de Mathieu Blanchard. Je partage à 100% son point de vue.
J’ai réalisé avec les années que les semaines voire les mois de « sacrifice » pendant une préparation sont largement compensés par le shot d’endorphine qu’on reçoit le jour d’une course réussie. Au final, le souvenir de cet état de grâce, c’est peut-être ça qui donne le plus de motivation. Une drogue saine selon moi, à vous d’en juger.
Si tu as des questions ou des remarques, n’hésite pas à laisser un commentaire !