LES SURPRISES
DE LA VIE
1 mois à Wellington
En seulement un mois, je suis passé par différents états psychologiques mais tout est bien qui finit bien avec de bonnes surprises ! Laissez-moi vous raconter tout ça.
Temps de lecture estimé : 7 minutes.
Contexte
Depuis le mois d’Août 2022, j’ai choisi de vivre la « vie d’artiste » comme j’aime l’appeler. J’ai quitté mon travail pour prendre le temps de profiter de ma jeunesse, trop courte à mon goût. Chacun a sa définition de « profiter ». Pour moi, à ce moment de ma vie, il s’agit de voir du pays en essayant d’être le meilleur coureur à pied possible.
J’arrive à Wellington en Nouvelle-Zélande le 23 juin 2023, en vue de participer au marathon deux jours plus tard. J’ai prévu cette course depuis plusieurs mois et c’est ce qui occupe une grosse part de mon temps et de mon esprit depuis 10 semaines. Le marathon comme fil rouge de mon début de séjour chez les Kiwis, mais après quoi ? Hé oui, quand on réalise des projets prévus de longue date, on accuse parfois un peu le coup les jours qui suivent. D’après moi, le meilleur moyen de se remobiliser est de faire un bilan et de rapidement prévoir de nouvelles choses.
Bilan personnel
Suite au marathon, je fais ce petit bilan personnel :
- je viens de boucler mon 11ème mois sans travail ni rentrée d’argent,
- j’ai dépensé l’équivalent d’une voiture neuve sur l’année passée,
- il me reste 1500€ disponibles sur mon compte en banque,
- il y a 3 semaines, j’ai acheté une voiture d’occasion qui a une fuite d’huile moteur,
- je dépense 500€ par mois pour l’hébergement et 400€ pour la nourriture,
- avec un plein d’essence à 80€, je fais 500km,
- j’ai toujours les abonnements Spotify, Netflix, mon forfait mobile et l’assurance du van qui passent tous les mois.
Grosso modo, il faut que je trouve un travail très rapidement pour ne pas manger des cailloux le mois prochain.
Pour la première fois depuis que je suis entré dans la vie active, je commence à flipper pour l’argent. Je passe quelques jours à me poser 100 000 questions. Ça se voit tellement sur mon visage que mon amie Juliette me lance : « mais qu’est-ce que t’as à tirer cette tête là ?! »
Évidemment, je suis parfaitement conscient d’être privilégié. Je suis en voyage, à profiter, sans personne à charge et en pleine forme physique. J’ai eu la chance de vivre des expériences de fou malade ces derniers mois et je ne regrette rien du tout. Au pire du pire (du pire), je rentre en France. Mes problèmes ne sont pas de gros problèmes. Mais ma vie a beau être assez cool et facile, ça fait quand même tout drôle de réaliser qu’il ne me reste plus qu’un mois d’économies d’avance.
Suite à ce petit coup de stress, je postule dans différents magasins et supermarchés. Je m’inscris dans les agences d’intérim pour trouver du travail sur des chantiers de construction si possible. Sur les plateformes en ligne, je postule à toutes sortes d’offres : d’ingénieur à coach de basketball. Je laisse de côté les bars, cafés et restaurants pour le moment. Le domaine de la restauration me semble infernal, ça sera ma dernière solution. Je ne sais même pas débarrasser une table.
Une bonne nouvelle
Au bout d’une vaine semaine de recherche quotidienne, je reçois un appel d’une agence d’intérim : un chantier de construction proche de la fin recherche un gardien de nuit, pour travailler les week-end. Nono agent de sécurité ? Ça part !
Je me demande bien quelle ligne de mon CV m’a permis d’obtenir ce poste de gardien… Ce n’est ni mon expérience professionnelle ni mon physique, ça c’est sûr. La dame de l’agence me confie que c’est simplement parce que je possède une voiture que j’ai été choisi. En effet, pour cette mission de nuit, tu restes dans ta voiture et tu attends sagement que les malfrats pointent le bout de leur nez. Si tu les vois, tu appelles la Police. La mission est simple et je suis content de réaliser que c’est cette voiture qui m’a permis de trouver mon premier emploi en Nouvelle-Zélande.
Ce travail, pour les nuits de Samedi et Dimanche, représente 26h par semaine. Ça me laisse du temps pour faire un autre job de jour en semaine : super pratique ! D’ailleurs, en arrivant au chantier pour la première fois, je demande au responsable s’il aurait du travail pour la semaine également. Il me glisse qu’il y a possibilité de me trouver une mission. Excellent.
La chance sourit aux audacieux
Après un premier week-end de surveillance sans intrusion, il me contacte le Lundi matin pour me proposer d’être ouvrier de chantier 4 jours par semaine en plus de la mission de surveillance. À raison de 9h30 par jour, ça me fait 38h en plus, pour un total de 64h de travail par semaine. Sachant que je suis payé à l’heure, même au minimum, c’est une très bonne affaire.
Le seul inconvénient de ce chantier, c’est qu’il se trouve à 30 min en voiture du centre ville de Wellington. Pour faire quelques économies d’hébergement, d’essence et de temps, je décide de ne plus retourner dans l’auberge de jeunesse dans laquelle je séjournais jusqu’à maintenant. Je choisi de passer la première semaine à dormir dans mon van à 5 minutes du chantier dans des aires de camping gratuites. Pour me laver, je vais à la piscine municipale : 2 NZD pour la douche seulement, un bon deal.
Une bonne nouvelle peut en cacher une autre
Au début de ma deuxième semaine comme ouvrier, le responsable du chantier me demande où je loge. Je lui réponds simplement : « ça dépend des jours, je dors dans ma voiture ». C’est alors que je vois son visage se décomposer.
Il m’explique que c’est inconcevable pour lui qu’un de ses employés dorme dans une voiture, même si c’est un van aménagé et même si c’est un choix personnel. Ainsi, il insiste pour que j’aille habiter dans la maison vide qui leur sert de bureau et tout ça gratuitement. Ce n’est pas le grand luxe mais il y a tout ce qu’il faut : cuisine, douche, lit, machine à laver et même un sèche linge. En l’espace d’une semaine, je passe de l’état de panique vis à vis de mes finances à 64h de travail hebdo avec l’hébergement gratuit. La vie est magnifique.
La chance s’acharne
Une autre semaine passe et je suis contacté par e-mail pour un emploi d’ingénieur à Auckland, pour une durée de 3 mois. C’est exactement ce que je souhaitais trouver en arrivant en Nouvelle-Zélande : un emploi qualifié pour une courte durée sur un projet intéressant. Le chantier, c’est la construction de la première ligne de métro de Nouvelle-Zélande, pas banal comme construction ! Ainsi, je quitterai la région de Wellington au début du mois d’août pour une nouvelle aventure.
En l’espace d’un mois, je suis passé par beaucoup d’émotions :
- La joie suite à ma réussite au marathon
- la peur d’être bientôt sur la paille financièrement
- l’excitation de retourner au boulot après presque un an sans travailler
- la libération d’obtenir +60h hebdo plus le logement
- la surprise d’être contacté pour une mission de 3 mois
Projets futurs
Au niveau sportif, les projets se sont affinés. Le 14 octobre, je participerai à mon premier trail de 100km en espérant que mon genou douloureux soit en pleine forme. Ensuite, j’aimerais réaliser la randonnée Te Araroa en 60 jours avec mon ami Alex. Il s’agit d’un chemin de randonnée d’environ 3000km qui traverse les 2 îles du Nord au Sud. C’est une belle aventure humaine en plus d’être un chouette défi sportif.
La meilleure période pour réaliser cette rando serait l’été, soit les mois de décembre et janvier. En février, j’aimerais également participer au Tarawera Trail by UTMB. C’est pour cette raison que la mission jusqu’au mois de novembre me convient parfaitement.
Conclusion
Le dernier sentiment éprouvé ces derniers jours est l’inquiétude. L’inquiétude d’être blessé au genou droit depuis le marathon. Une douleur légère ressentie uniquement à la palpation mais dont je ne connais pas vraiment la gravité. Je vais y faire attention, me reposer, être raisonné, et j’espère être en forme pour tous ces projets sportifs !
Ce dernier mois a été très riche en rebondissements et en apprentissages. La chance peut tourner très vite si on reste optimiste. La vie est pleine de surprises. Le meilleur moyen de rester motivé : des grands projets !
Si tu as des questions ou des remarques, n’hésite pas à laisser un commentaire !