GR20 eN 10 JOURS
10 conseils
Si tu as déjà entendu parler du GR20, cette rando de la mort, c’est normal. C’est à la mode en ce moment. Cet été, nous aussi on a essayé avec mon ami Guillaume. On s’est dit que 10 jours, c’était un bon compromis pour pouvoir apprécier les paysages tout en conservant une certaine difficulté physique. Du coup, top 10 des conseils de pro pour apprécier sa rando autant que nous !
Temps de lecture estimé : 6 minutes
Pour des infos plus précises sur le matériel de fastpacking : voir cet article sur 2 mois de randonnée en Nouvelle-Zélande en 2024.
Toutes les randonnées ne se valent pas. Après mon expérience de fastpacking à travers la campagne anglaise sur The Vanguard Way, je voulais un gros défi. En Corse, le GR20 a la réputation d’être l’une des randonnées les plus difficiles d’Europe, ça tombe bien. Nous avons réalisé la rando dans le sens Nord-Sud. Le Nord est censé être plus dur que le Sud, donc on a trouvé judicieux de commencer par ça en étant en forme au début.
Le GR20, c’est quoi ?
Le GR20 est un sentier de Grande Randonnée qui traverse la Corse en diagonale. Avec 180 km et 12000m de dénivelé, il est considéré comme l’un des plus difficiles d’Europe en raison de son parcours très escarpé.
Découpé en 16 étapes officielles, le record de rapidité est actuellement détenu par Lambert Santelli en 30h25 chez les hommes et par Anne-Lise Rousset en 35h50 chez les femmes.
Plus d’infos pratiques ici !
Pour se donner une idée de la difficulté, on peut comparer ces records à ceux de trails reconnus : l’UTMB (170 km / 10000m d+) se gagne autour des 20h quand la Diagonale des Fous (165 km / 10 000m d+) se gagne en 23h. Voilà voilà
Top 10 des conseils de pro
#1-Ne pas hésiter à se munir d’un vrai sac de randonnée, pas comme moi, du coup
Hé oui! Avoir du bon matériel, c’est assez essentiel pour pratiquer n’importe quelle activité. On n’imaginerait pas jouer au tennis avec une raquette de badminton. Bon OK, on pourrait peut-être mais c’est moins pratique.
Comme je ne fais pas beaucoup de rando, je n’ai jamais acheté de sac spécifique. J’ai bien un sac de 60L à la maison, mais 60 pour 10 jours ce n’est pas nécessaire. J’aime voyager léger. Plutôt que d’investir encore minimum 50€ dans un sac, j’ai préféré prendre mon bon vieux The North Face de ville, 30L mais sans soutien sur les hanches. Spoiler alert : 10 kilos qui reposent sur les épaules en marchant 8h par jour, c’est bof rigolo.
#2-Se préparer physiquement un peu avant, quand même
Réputée comme étant une des randonnées les plus dures d’Europe, il vaut mieux se préparer un minimum physiquement pour éviter les déconvenues.
Pour moi, une randonnée pendant laquelle on grimpe avec les mains comme sur le GR20, ce n’est déjà plus une randonnée. Partant de là, il vaut mieux avoir une petite condition avant de commencer pour ne pas se retrouver à paniquer au beau milieu d’une étape parce qu’il ne reste que des descentes super raides, que le sol est glissant et qu’on n’a plus de quadriceps.
D’ailleurs, j’ai fait The Vanguard Way dans l’optique de préparer le GR20. Je voulais expérimenter de marcher pendant 10h non-stop.
#3-Ne pas sous-estimer les orages
Deuxième jour, en guise d’accueil, un orage a traversé la Corse, détruisant bon nombre de bateaux sur son passage. À cet instant, nous étions au sommet d’un petit col à 2000m d’altitude avec peu d’endroits pour s’abriter. Nous avons du attendre pendant environ 40 minutes, recroquevillés l’un contre l’autre sous des rochers. Impossible de se déplacer, nous étions trempés jusqu’aux os et frigorifiés. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. La seule chose qui nous a permis de partir malgré la pluie, c’est la vue d’un groupe de randonneurs nous rattrapant. On s’est dit que s’ils pouvaient avancer, alors nous aussi. Longue journée…
Le jour suivant, les gérants de refuges ont fortement déconseillé aux randonneurs de partir. Certains ont tentés, se sont pris une averse sur la tête à 7h du matin et ont fait demi-tour. Ce matin là, Guillaume et moi avions décidé d’attendre sagement dans la tente jusqu’à 10h, en suivant la météo localement sur internet. Soyez sages.
#4-Les bergeries sont au moins aussi bien que les refuges
Notre découpe de la randonnée était faite ainsi : 10 jours de marche, pas plus de 1400m de dénivelé positif par jour. Pour éviter de devoir forcément doubler certaines étapes en entier, on a fait le choix de parfois s’arrêter dans les bergeries plutôt que les refuges. On a donc pu passer la nuit à la bergerie de Ballone à la fin du 3eme jour puis à la bergerie de Vaccaghja la nuit suivante.
Au passage, Vaccaghja est un de mes meilleurs souvenirs car la vue était incroyable et j’avais l’impression d’être dans un décor de cinéma toute la soirée. La simplicité, la nature.
#5-Les autres randonneurs rendent l’expérience unique
Peu importe quelle activité vous faites dans la vie, chaque expérience est unique en fonction des gens avec qui vous êtes. On a fait le choix de partir à 2 pour cette rando, mais nous avons rencontré un tas de personnes très sympathiques au cours du séjour et nous étions ravis de retrouver ces mêmes personnes le soir après les longues journées de marche. La plupart des marcheurs sont très sociables et sympathiques. Ils sont en vacances, comme vous, alors ils sont décontractés et facilement abordables. On est loin du métro Parisien. Le conseil ici c’est : parlez au gens, vous avez tout à gagner.
Ce n’est pas un conseil de rando, c’est un conseil de vie en fait.
#6-Il vaut mieux porter 500ml de trop que 500ml de moins
« Une seule goutte d’eau vous manque et tout est dépeuplé ». Cette citation est de moi.
Même si un des meilleurs conseils serait : PARTEZ LÉGER!!!!!!, cela ne s’applique pas à la quantité d’eau qu’on porte.
Partir avec 2L d’eau est un minimum sur une étape. Pour les journées très chaudes, ne pas hésiter à prendre encore plus. Il se peut que les sources soient sèches, ça nous est arrivé. C’est frustrant. L’épreuve est déjà suffisamment difficile comme ça, pas la peine d’en rajouter avec une déshydratation.
#7-Le repas du midi à Petra piana puis à Capanelle
Petra Piana = frites/œufs
Capanelle = dernière pizza avant la fin (si on vient du Nord)
Voilà, ceci est un excellent conseil.
#8-Les bâtons, c’est oui
N’en ayant jamais utilisé auparavant, je ne savais pas si je devais prendre des bâtons de randonnée avec moi ou pas. Je me disais que si je les utilisais mal, c’était peut-être inutile et je devrais les trimballer. Long story short : ils sauvent la vie (et les cuisses).
J’ai emprunté des bâtons au dernier moment et je ne regrette pas. Que ça soit pour monter ou pour descendre, les bâtons sont essentiels. Il s’avère qu’il n’y a rien de sorcier dans le planté du bâton en rando. J’ai lu qu’ils permettaient jusqu’à 30% d’économie d’énergie : info ou intox, ils sont utiles et ça c’est certain. Ils soulagent les muscles et articulations. Ils aident à se stabiliser et équilibrer le sac à dos. Je les voyais comme un prolongement de mes mains. Je répète : ESSENTIELS.
#9-Quitte à manger des pâtes sauce tomate, autant ne pas les payer 20€
Les refuges proposent des repas, midi et soir. C’est très pratique et ça permet de manger chaud tous les jours sans avoir à transporter sa propre nourriture. En revanche, ce n’est pas donné. À juste titre, il faut acheminer la nourriture jusqu’au refuge, souvent reculé. Ça se fait par hélicoptère ou à dos d’âne parfois, ce n’est pas évident et on les remercie. Ces mêmes refuges font également épicerie avec plus ou moins de choix et mettent à disposition du gaz et des ustensiles de cuisine. Nous avons fait le choix de prendre le repas à chaque fois, mais chaque journée nous coûtait le même prix que si nous étions dans un appartement sur la côte d’Azur.
Je dirais qu’il faut savoir se faire plaisir en prenant le repas dans les refuges de temps en temps, mais qu’il faut aussi être malin et cuisiner quand on peut. Quand je vois le budget global de cette randonnée, je me dis que j’aurais mieux fait d’investir dans un vrai sac de randonnée. Mon expérience aurait été bien meilleure et je n’aurais même pas vu l’impact sur mon budget.
#10-Prévoir quelques jours de rab, c’est toujours bien
Tout le monde n’a pas le luxe de pouvoir partir 2 semaines complètes en Corse. Cependant, j’ai croisé beaucoup trop de gens qui voulaient faire le GR20 en 10 jours parce qu’ils n’avaient que 10 jours devant eux en fait. Je pense qu’il faut toujours avoir un peu de marge pour ne pas se mettre de pression. Une randonnée comme le GR20 est suffisamment exigeante pour ne pas avoir à se rajouter une charge mentale supplémentaire, au risque de ne pas apprécier du tout. Pourtant, il y a moyen d’en prendre plein les yeux !
Conclusion, dans la mesure du possible, prévoir 1 ou 2 jours en plus ne sera pas de trop : au mieux, vous arrivez dans les temps prévus et vous pouvez chiller 2 jours à Porto Vecchio, au pire vous pouvez ralentir un peu pour profiter encore plus des paysages
Conclusion
Le GR20 est une randonnée très éprouvante physiquement mais les paysages sont à couper le souffle. On aperçoit très souvent la mer pendant les longues journées de marche. Tous les jours, on a droit à des levers et des couchers de soleils magnifiques, je ne suis jamais insensible. Je recommande les yeux fermés aux amoureux de la nature et de l’effort physique. Je pense réellement que c’est à la portée de tout le monde, à condition d’être un peu en forme et de savoir dans quoi on se lance !
Si tu as des questions ou des remarques, n’hésite pas à laisser un commentaire !
Bonjour,
je viens de lire tes article sur le GR20, merci beaucoup c’est très instructif. Aurais tu garder le découpage de ton parcours? Je suis intéressée de savoir comment tu as morcelé le GR pour le clore en 10 jours! Et je suis séduite par les stop bergeries plutôt que refuges!
Merci beaucoup,
Philippine
Bonjour Philippine,
Désolé pour la réponse tardive, voilà la découpe jour par jour :
1-Calenzana-Ortu
2-Ortu-Ascu
3-Ascu-Ballone
4-Ballone-Vaccaghja
5-Vaccaghja-Onda
6-Onda-Vizzavona
7-Vizzavona-Col de Verde
8-Col de Verde-Usciolu
9-Usciolu-Bavella
10-Bavella-Conca
Nono